scenographies

Haunted

in
Loredreamsong, 2010

“Haunted” est un dispositif scénographique imaginé par Nadia Lauro pour la pièce chorégraphique Loredreamsong de Latifa Laabissi.

“Haunted” est un lieu de hantise. Un rideau de tissu noir dessine une zone occulte et une zone de surexposition.
“Haunted” fait osciller le regard entre juge et témoin, ente foule et cible.

 

“Haunted” is a scenographic device designed by Nadia Lauro for Latifa Laabissi‘s choreographic piece Loredreamsong.

“Haunted” is a place of haunting. A curtain of black fabric draws a hidden area and an overexposure area.
“Haunted” makes the gaze oscillate between judge and witness, between crowd and target.

Nadia Lauro – Haunted - Haunted 2010
Nadia Lauro – Haunted - Haunted 2010
Nadia Lauro – Haunted - Haunted 2010
Nadia Lauro – Haunted - Haunted 2010
Nadia Lauro – Haunted - Haunted 2010
Nadia Lauro – Haunted - Haunted 2010
Nadia Lauro – Haunted - Haunted 2010
Nadia Lauro – Haunted - Haunted 2010
Nadia Lauro – Haunted - Haunted 2010

Credits Loredreamsong

conception et interprétation Latifa Laâbissi

conception scénographique  Nadia Lauro

interprétation Sophiatou Kossoko et Latifa Laâbissi

figures Nadia Lauro et Latifa Laâbissi

création Lumière Yannick Fouassier

son Olivier Renouf

accompagnement vocal Dalila Khatir

collaboration dramaturgique Bojana Bauer

 

photos Nadia Lauro

 

création Bonlieu – Scène nationale d’Annecy, 2010

 

production Figure Project

production déléguée : Latitudes Prod – Lille

coproduction Les Spectacles vivants – Centre Pompidou à Paris, Bonlieu – Scène nationale d’Annecy, Le Quartz – Brest, Le Vivat – scène conventionnée d’Armentières, Bozar – Bruxelles, Centre chorégraphique national de Caen / Basse-Normandie, le réseau Open Latitudes*: Les Halles de Schaerbeek à Bruxelles (Belgique), La Maison Folie de Mons (Belgique), Latitudes Contemporaines à Lille, Festival Body Mind à Varsovie (Pologne), Arsenic à Lausanne (Suisse), avec le soutien du programme Culture de l’Union Européenne.


Après Self portrait camouflage – un solo habité par une foule de voix, de visages, de corps laissés pour compte – Latifa Laâbissi poursuit son exploration des représentations du minoritaire sous la forme d’un duo. Afin de brouiller les pistes, de faire résonner chaque geste au diapason d’un contexte social, historique et politique, Latifa Laâbissi et Sophiatou Kossoko revêtent une série de figures équivoques – camouflage instable, surface de projection qui diffracte les images, les intensifie, en révèle la part refoulée. Manipulant la matière explosive d’un imaginaire politique ciblant de plus en plus radicalement l’altérité, ces deux «esprits frappeurs» effectuent un montage d’états physiques rageurs, de fragments culturels détournés, de bribes de discours ou de mélodies, transportant un courant de fictions alternatives. Jouant de la silhouette familière et inquiétante du fantôme – forme voilée et anonyme – elles en font un véhicule pour halluciner le réel, « entendre des voix » – inflexions discordantes, cri de révolte ou blagues tordues. Quelle est l’activité du fantôme? Hanter: des espaces, des esprits, des histoires. Dériver entre le visible et l’invisible en défaisant leurs frontières. Transformer le silence en chuchotement. Au fil de leurs errances, ces deux figures porte-voix provoquent des interférences entre les discours et propagent leur «petite musique». Comme un refrain dont on se chantonne les paroles sans en comprendre le sens, une ritournelle obsédante, Loredreamsong laisse affluer les associations inattendues, les identités en trompe-l’œil, les doubles-sens : un piège interprétatif, pour capturer l’image d’un autre qui ne cesse de se dérober. Derrière le travestissement des codes se profile l’horizon utopique du «lore», ensemble de signes nomades, ouverts au mélange et à la subversion; un «folklore» sans «folk», sans appartenance ethnique ou sociale, « une matrice de savoirs, de récits et de pratiques qui est toute entière affaire de circulation » (Jacques Rancière).
Gilles Amalvi

Vêtues de simples draps blancs, deux figures errent sur le plateau, spectres silencieux dont les silhouettes évoquent inévitablement des burqas et, avec du recul, les costumes caractéristiques du Ku Klux Klan. Dessiné par Nadia Lauro, la scénographie de Loredreamsong est similaire à une boîte noire qui oscille entre transparence et obscurité. Les deux sculptures blanches se détachent de la nuit, hante le sombre décor et composent un ballet fantomatique avant de s’évaporer. Le sol disparait sous une avalanche de fumée blanche et épaisse qui inonde le plateau et déferle sur les sièges du premier rang. Altérité complémentaire Latifa Laâbissi et Sophiatou Kossoko font leur apparition en costume noir, perruques afro, visages grimés et fesses dénudées. Elles défilent armes à feu en main en visant les spectateurs. On pense à Aktionshose Genitalpanik, performance de Valie Export où l’artiste, armée d’un fusil et d’un pantalon échancré au niveau du sexe, à fait irruption dans une salle de cinéma porno de Munich avant d’y menacer le public. Souligner par une écriture acerbe et rageuse, les deux interprètes s’amusent des images et superposent des blagues racistes à des généralités sur les femmes noires et les femmes arabes. Identités plurielles, lecture multiple, les figures hybrides et camouflées qui traversent
Loredreamsong mettent en évidence l’ambivalence des apparences et convoquent des images liées à un imaginaire politique etcollectif.
Par Wilson Le Personnic. maculture.fr

Credits Loredreamsong

conception et interprétation Latifa Laâbissi

conception scénographique  Nadia Lauro

interprétation Sophiatou Kossoko et Latifa Laâbissi

figures Nadia Lauro et Latifa Laâbissi

création Lumière Yannick Fouassier

son Olivier Renouf

accompagnement vocal Dalila Khatir

collaboration dramaturgique Bojana Bauer

 

photos Nadia Lauro

 

création Bonlieu – Scène nationale d’Annecy, 2010

 

production Figure Project

production déléguée : Latitudes Prod – Lille

coproduction Les Spectacles vivants – Centre Pompidou à Paris, Bonlieu – Scène nationale d’Annecy, Le Quartz – Brest, Le Vivat – scène conventionnée d’Armentières, Bozar – Bruxelles, Centre chorégraphique national de Caen / Basse-Normandie, le réseau Open Latitudes*: Les Halles de Schaerbeek à Bruxelles (Belgique), La Maison Folie de Mons (Belgique), Latitudes Contemporaines à Lille, Festival Body Mind à Varsovie (Pologne), Arsenic à Lausanne (Suisse), avec le soutien du programme Culture de l’Union Européenne.